01/10/2005

Les territoires doivent se prendre en main

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Merci à Laurent Condominas d’avoir relevé cette phrase dans le blog de l’ART : “Sans intervention publique, les zones grises, dans lesquelles le seul réseau existant est celui de France Télécom, devraient donc concerner près de 40 % de la population en 2006. Dans ces zones , l’innovation sera probablement moins importante et les prix plus élevés que dans les zones concurrentielles”
Déjà, France Télécom annonce la couverture totale à 98% de la population, ce qui laisse 10000 communes au bord de la route. Ensuite, 40% de la population va continuer à rêver devant les pubs télé et les offres dégroupées. En Limousin, on sait depuis des années, dans le cadre des débats préalables à DORSAL que ce n’est pas d’avoir le haut-débit qui compte, mais d’avoir accès à des offres diversifiées et aux meilleurs coûts.
Surtout, “l’innovation sera probablement moins importante” devrait être changé en “l’innovation est déjà moins importante”. Des études ont déjà montrées que l’absence d’offre ou de diversité des offres impacte le développement économique des territoires et des entreprises qui s’y trouvent. JM Billaut, ardent défenseur de l’importance des réseaux très haut-débit au service de l’innovation le sait bien. Dans ces zones grises, l’investissement des PME dans l’innovation est plus faible. Il y a aussi une transposition du postulat qui est que les territoires qui investissent massivement dans les TIC bénéficient d’un point de PIB supplémentaire.
Alors, oui, l’ART a bien raison, il est temps que les élus locaux de tout poil comprennent que l’avenir de leur territoire se joue et que le service public des télécoms (et du haut-débit) est véritablement entre leurs mains. Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas encore le cas. l’ART fait bien de le rappeler, mais ce n’est pas dans son blog, lu par des gens convaincus de la chose qu’il faudrait que ce le soit, plutôt sur le terrain ou au moins au salon des Maires de France. Les territoires sont en compétition et y compris au sein des plus ruraux, certains avancent plus vite que d’autre, ne serait-ce que dans la prise de conscience. J’en connais certains qui attendent que le besoin se manifeste. Je ne suis pas sûr que le fait que des entreprises ou des particuliers choisissent de ne pas s’installer se voit, ni que les entreprises cessent d’investir au même niveau que leurs consoeurs. Quand on sait qu’un simple garagiste commence à vraiment avoir besoin d’Internet pour travailler, il est effectivement temps de se prendre en main. Il faut déjà commencer par le décider !
Accessoirement, il y a des guides qui arrivent sur les bureaux des maires, j’aimerai bien savoir ce qu’ils en pensent (…)

gallery image